Journal littéraire de Michel Crépu

...

Pris l'énorme ouvrage de Julia Kristeva sur Thérèse d'Avila. Amusant, si je puis dire, de rester en Espagne de la sorte, après le Goya de Roquet. La prodigalité solaire de Thérèse d'Avila, en remontant le temps, après le crépuscule goyesque - (pages sensationnelles sur la corrida chez Roquet). Mais ici, la corrida est d'un autre ordre, langagier, corporel, mystique: mais d'une mystique renversée, on dirait sortie triomphante des affres de la mortification où l'on voudrait absolument tenir la question mystique de l'abandon de soi. Abandon, certes, chez Thérèse, mais combien jubilatoire (comment se fait-il qu'il soit devenu impossible d'écrire maintenant "jubilatoire", tellement cliché, tellement mauvais compte rendu de lecture d'un polar minable?)! C'est le mot, pourtant, rien à faire.

...

La revue des Deux Mondes, 7 /2008

Thérèse d'Avila

 

Home