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Rediffusion : samedi, 2 mars 2013 à 03:35

Julia Kristeva, photo Sophie Zhang

Libre et créative

A la rencontre de Julia Kristeva, figure majeure de la vie intellectuelle française.

Mercredi 20 février 2013 à 23h55 - Arte Documentaire : "Julia Kristeva, étrange étrangère", de François Caillat.

 

COMMENT ASSUMER sa féminité dans sa vie comme dans son œuvre ? Vaste sujet abordé dans ce documentaire consacré à Julia Kristeva. Originale, forte, intense, libre et créative, elle démontre, sans s'opposer à l'homme, qu'elle est un être autonome. Et c'est paradoxalement parce que la philosophe, psychanalyste et linguiste ne se pose pas spécifiquement en femme que sa féminité s'impose. Celle qui se définit comme citoyenne européenne, française de nationalité, bulgare de naissance et américaine d'adoption a forgé son identité sur la singularité de son être pour rejoindre l'étrangeté de chacun. «J'ai pris très au sérieux le message de la Bible : "Tu quitteras ton père et ta mère." Je me suis faite. L'étrangeté est une grâce, une chance», dit-elle.

 

Julia Kristeva explore la richesse des facettes de son existence à travers le prisme conjugué de l'absolue solitude intérieure et des langues qui l'habitent. Elles sont les épines dorsales de sa personnalité. Ses vagabondages d'une langue à l'autre l'assemblent. « Le franchissement des frontières n'est possible que si le voyageur est capable de remettre en question ses propres frontières intérieures. A cette seule condition, les idées l'emportent sur la douleur. Je me voyage », déclare-t-elle. Au cours de l'heure que lui consacre François Caillat, jamais la femme de Philippe Sollers ne formule ou ne laisse entendre une quelconque victoire de sa féminité qui aurait été gagnée contre l'oppression séculaire des hommes. Elle s'est construite dans le creuset des mots, et c'est un enchantement que de l'entendre décrire la passion physique qu'elle entretient avec eux. Elle les « explose », y met tout son corps, en atteint l'épicentre et transforme sa perception du réel grâce à eux. Pour bien se faire comprendre, la disciple de Roland Barthes cite Colette dans un roulement de verbes et de syllabes bien fractionnées. Soudain, nous comprenons comment les mots métamorphosent.

 

COLETTE MAINGUY

 

CinéTélé Obs du 24 mars 2012

 

 

Julia Kristeva, une étrange étrangère

 

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