Meurtre à Byzance, Fayard, 2004
Sebastian Chrest-Jones, historien des migrations à Santa-Barbara, disparaît mystérieusement de son domicile et de son labo. Est-il sur les traces d’un ancêtre présumé, parti en 1045 de Vézelay ou du Puy-en-Velay avec la Première Croisade, traversant au XIe siècle ce que l’historien moderne croit être déjà l’Europe ? S’est-il égaré à Byzance ?
Pendant ce temps, Santa-Barbara – lieu imaginaire, à moins que ce ne soit n’importe lequel des villages planétaires – est en pleine crise : sectes, mafias, manipulations en tous genres, sans parler d’un serial killer qui sévit dans la ville et signe ses forfaits d’un mystérieux emblème ésotérique ressemblant au chiffre 8. Le commissaire principal Northrop Rilsky, dont les lecteurs de Julia Kristeva ont déjà fait connaissance, est chargé de l’enquête, aidé pour ce faire par Stéphanie Delacour, journaliste à l’Evénement de Paris. Il s’efforce de ne pas y perdre complètement son latin et de démêler le double écheveau de cette intrigue : l’histoire de Sebastian, hanté par la figure emblématique d’Anne Comnène – née en 1083, à ses yeux la première intellectuelle de l’Histoire – et l’obscur destin du tueur en série : le purificateur, l’homme secret, étranger parmi les étrangers.
Un roman des origines qui permet à Julia Kristeva, pour la première fois, de dévoiler les siennes (bulgares). Tour à tour thriller historique, peinture ironique de nos sociétés modernes, Meurtre à Byzance raconte le destin controversé des migrants, la douleur des étrangers, les guerres qui dressent aujourd’hui encore les uns contre les autres de nouveaux Croisés, avec des clins d’œil sur l’actualité mondiale et parisienne, le terrorisme, une Europe inconnue, la religion et la politique, au présent et au passé.
Meurtre à Byzance, article dans Artpress, 2004 par Philippe Forest