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TIEPOLO (1696-1770), L'APOTHÉOSE DE SAINTE THÉRÈSE (1722-24), photo Sophie Zhang
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« Mon seul désir (...) est d'allécher les âmes par l'appât d'un bien si élevé »
THERESE d'AVILA
« Mysticisme : auto-perception obscure du règne, au-delà du Moi, du Ça. »
FREUD
Tandis que la raison des marchés financiers prétend assurer la gouvernance du XXIe siècle, l'immense continent des fous de Dieu
refait surface, envahissant la misère de la politique, séduisant les âmes en
détresse. Ne vous trompez pas, cette actualité est double. D'un côté: les imams enflammés, les pasteurs fondamentalistes, la meute
des mamans-ours intégristes lâchée sur Obama, les déçus de la République qui
rêvent d'une démocratie française jurant enfin sur la Bible. De l'autre: des
hommes et des femmes qui revisitent la Terre promise de la Tradition, en quête
d'une intériorité décomplexée et ouverte, qu'on désigne globalement par le terme
«la mystique », comme s'il était possible d'ignorer le pluriel de ces expériences singulières.
Dans Les hommes et les Dieux, le
sobre film de Xavier Beauvois (468000 entrées la première semaine, on table sur 2,5 millions minimum), sept moines cisterciens
assassinés à Tibhirine, et rien à voir. Ni décapitation, ni guerre civile, ni même de dialogue inter-religieux. Irreprésentables, le choix
du martyr, suggéré par l'eucharistie ou un tableau du Caravage, et la pudeur des hommes qui communient avec la
dénuement des villageois. « D'habitude, je serre la main de mon ami au
cinéma, histoire de faire durer la passion dans le noir, confie une patiente.
Devant cette dernière Cène , nous n'en étions plus là.
Nos quatre mains se tenaient comme dans un pacte
absolu. »
Les Mystères d'Eleusis parlent aux Grecs,
surtout quand leur pays serait à vendre, parait-il, aux Chinois ou aux Américains, à suivre.
Une artiste grecque, Diohandi, expose son
installation, Eleusis 2010, dans une huilerie en ruines, non loin de l'antique site aux initiations
secrètes de Démeter qui furent interdites 4 siècles déjà
avant J.C. Débris, pierres,
planches, terre,
interventions sonores, torches et rappels de rosaces – les espaces
s'enfoncent et s'élèvent : sacrifice ou résurrection? Proserpine
chez Hadès? Le bref séjour de Jésus en enfer, sa kénose, ce vide de la mort ressentie par l'Homme-Dieu lui-même? Plutôt la vie intra-utérine d'un bébé?
« Mon but, faire vivre... la sensation. » Ces mots de Diohandi
reflètent la survie de Koré (la
fille sacrifiée de la déesse), la traversée de la dépression par l'artiste
elle-même, et mon souhait de voir à Paris cette initiation à la renaissance.
A Saint-Denis la rouge, des feuilles en
aluminium enferment des dessins de sept corps de femmes mystiques: scannés,
numérisés, pigmentés, marouflés par Ernest Pignon-Ernest. Il semble convaincu
que leurs chairs se désincarnent. Je croyais plutôt
qu'elles s'incarnaient. Les deux à la fois? Au
vu et au su des visiteurs du 93, aspirés par ces transports féminins. Qui les rapprochent ou, au contraire, les éloignent
des leurs, en ce mois sans essence et sans issue?
Une
commune logique sous-tend ces corps blessés et ravis, exultant en « méditations »
ou sereins dans la simplicité du
« dévouement », ainsi que leurs éclats furtifs dans des
« installations », « poèmes», « films » et « récits » : indéchiffrables pour le supermarché de la culture, inaccessibles à la
surenchère religieuse. Qu'est-ce?
Tandis que, pour la foi canonique, toute âme est divine et immortelle du fait de son appartenance au divin, l'expérience mystique réalise, du vivant même de l'être parlant, une union amoureuse entre l'âme, voire le corps, et son Dieu.
Plus encore, une parole nouvelle, inouïe, que les mystiques construisent ou qu'ils refusent en silence, révèle les secrets physiques et psychiques, psychosomatiques ou
érotiques de cette aventure.
Le Cogito qui affirme « Je pense donc je suis », risque d'oublier
l'autre que je désire en pensant, et qui me dédouble. A contre-courant des
cartésiens, les mystiques pratiquent une
pensée-amour et non un raisonnement pur et simple. Jamais seule dans son « néant suressentiel », la
« fable mystique » ( Cf. Michel de Certeau, La
Fable mystique, XVI-XVII siècles, 1982) s'éprouve, pense et agit toujours depuis l'amour de l'autre et
pour l'autre. « Connais-toi en moi », aurait dit Jésus à Thérèse d'Avila (1515-1582) (Cf. Julia Kristeva, Thérèse mon amour, Fayard,
2008), provoquant ainsi le premier colloque consacré à la future sainte de son
vivant, avec la participation de
Jean de la Croix (1542-1591)! Car c'est à partir de son « mariage
mystique » avec l'altérité du Tout Autre identifié avec le principe
moral (Thérèse dit: avec
« l'appât d'un Bien si élevé ») que les mystiques sont à l'écoute de leurs désirs à
mort. Exaltation, puis suspension de tous les sens; contraintes et souffrances,
interdits et châtiments jusqu'à la mise à mort de soi-même? Certainement. Mais le pacte d'amour les retourne en exil de
soi transféré dans l'amour de l'autre. Amour-régression, évoquant le bébé à la mamelle (!) de Dieu. Amour-jouissance
au-travers du principe de désir. Thérèse y
découvre la saveur de la foi: ce goût – la plus intime des
sensations - avec lequel elle parvient à « allécher les âmes » ( engolasinar las almas).
Les figures de cette osmose sensuelle, sexuelle et sublimée avec le Bien-Aimé
manquant peuvent varier. Mais elles inscrivent toutes une fracture dans la communauté
sacrale à laquelle elles appartiennent, et, par dérivations, il n'est pas rare
qu'elles atteignent le champs social et politique lui-même. Singularité
maximale, rupture du lien, refonte du religieux ou quête a-théologique
: la mystique est perçue
par « nous autres » comme une sagesse intime, fût-elle extravagante. Dissidente
du savoir officiel, ecclésiastique ou séculier, elle est suspecte et souvent
persécutée (le cas de Thérèse fut soumis à l'Inquisition), avant d'être vénérée quand elle n'est pas récupérée a posteriori.
Le terme mystère, de muw, « se fermer », « être clos » (comme les
yeux, les lèvres,
l'ulcère), remonte au sanscrit mukham, « gueule », « gorge », «
entrée ». Mais les mystiques le métamorphisent en dehors - et le recel intime
devient un chemin de l'histoire. Le vide éclate en
plénitude, le néant en extase: indomptable énergie. En vingt ans, Thérèse écrit
une dizaine de livres et bâtit, contre vente et marée,
les dix-sept monastères de
se refondation du Carmel: « Le mariage spirituelle, déclare-t-elle, est
destiné à produire des oeuvres, des oeuvres, des oeuvres ». Tandis que les cisterciens de Tibhirine, nullement héros mais dévoués à mort, au nom des hommes et de Jésus, défient la terreur et la puissance des
armes.
°°°°
Sigmund Freud, le plus irreligieux des hommes, devait découvrir à la fin de sa vie
que la mystique et la psychanalyse visaient.... un point commun. Comment serait-ce possible?
Puisque le principe de plaisir commande notre vie psychique, nous sommes
assujettis à deux espèces de bourreaux, dit -il en substance: nos pulsions et
les objets supposés les satisfaire. Face au malaise de la civilisation qui profite de
ce principe et l'exacerbe, et avant la catastrophe de la Shoah, le docteur viennois commence à entendre chez ses patients un
« au-delà du principe de plaisir »: c'est la pulsion de mort. Question: existe-t-il un au-delà de la pulsion de mort? Une
sorte de re-naissance, de résurrection? Les mystiques témoignent de cette aventure psychique et
physique: non pas « au-delà » mais, en les traversant, ils se soucient du
désir à mort et se mettent à l'écoute de la pulsion de mort. Dans la
terminologie de sa nouvelle science, Freud dira que, par l'expérience mystique, des « rapports autrement
inaccessibles » s'établissent entre « le Moi et les couches profondes
pulsionnels du Ca » .
Et
c'est ici que,
brusquement, sous la plume de ce juif athée, tombe la formulation extravagante: la psychanalyse se choisit « un point d'attaque
similaire » ». Le Moi de l'analysant, affranchi de la tutelle du
Surmoi, élargit ses perceptions et se consolide de manière à s'approprier des fragments du Ca. « Là où C'était, le Moi doit advenir ». Tel serait le travail de la civilisation: à long terme, peut-être impossible, comme
l'assèchement du Zuidersee. Nous
sommes en 1932, Freud écrit ses Nouvelles
conférences sur la psychanalyse. La nuit tombera bientôt sur l'Europe et le monde. Mais Freud n'abandonne pas son archéologie du « point
d'attaque similaire » entre psychanalyse et mystique. Peu avant sa mort,
le 22 août 1938, le dernier mot de sa main trace cependant une ligne de
démarcation dans cette similitude
troublante: « Mysticisme: autoperception obscure du règne, au-delà du Moi,
du Ca ». Entendons: plongée et perte du Moi dans l'autoperception du Ca
(côté mystique); mais réorganisation du Moi par une interminable
élucidation du Ca (côté
psychanalyse). Va-et-vient
fragile, risqué, indécidable? Sans adhérer à l'expérience mystique, sans l'ignorer non plus, l'écoute
analytique donne sens à sa jouissance.
°°°
Si telle est la structure de la séduction
mystique, qu'en est-il de son histoire?
On
ne relève les premiers usages du mot « mystique » qu'au VIe siècle, chez
Pseudo-Denys l'Aréopagite (dans les Noms divins II, 7 et la Théologie
mystique I, 1), en y décelant la fine pointe du néoplatonisme avec l'aphélépanta (« Laisse toute chose ! ») de Plotin (205-270) et jusqu'à la théôria d'un Aristote (384-322 avant
J.-C.) contemplatif de l'Un.
Bien que
les indices « mystiques » ne manquent pas dans la Bible et que le judaïsme possède ses courants mystiques (la
Kabbale, la « philosophie médiévale juive », etc.) (Cf. Gerschom
Scholem, Les grands courants de la mystique juive (1941), Payot, 2002) , que les Upanishad savourent plaisirs des sens et
anéantissement dans les sons de la langue, que le soufisme musulman révèle en
même temps l'Etre que l'impossibilité d'Etre, et que le Koan Zen propage le Vide mieux que
quiconque, c'est dans le christianisme que les mystiques, hommes et femmes,
vont trouver leur voie royale. Interférences, contaminations, influences ou
coïncidences structurelles entre ces courants mystiques qui traversent les
trois monothéismes? Force est de reconnaître que la
véritable « déification du chrétien », la « théogenèse », sera l'oeuvre de la patristique grecque
avec Origène, Grégoire de Nysse, Denys le Pseudo-Aréopagite. Puis, l'abditum
mentis, le « fond secret » de l'âme, selon saint Augustin,et sa séquence conversio/reformatio/conformatio, deviendront des
instruments de l'extase.
C'est au XIIIe siècle que se dessine le visage
singulier de la mystique chrétienne. Au moment même où Thomas d'Aquin
(1227-1274) insuffle la philosophie aristotélicienne à la révélation biblique et évangélique en posant que l'unité de Dieu est accessible
à la raison, une pléiade de mystiques se destinent à habiter et diffracter
cette « raison » même. Ils l'infiltrent des logiques de l'amour et du néant et, plutôt que de chercher à « prouver »
philosophiquement l'existence de Dieu, ils devancent l'investigation
contemporaine du besoin de croire lui-même comme une expérience
amoureuse polymorphe, excessive, incontournable. Parmi les noms qui ont
illustré ces divers courants et marqué profondément la
culture européenne, je distingue la dévotion « moderne» des Flamands avec
l'amoureux Jan van Ruysbroeck (1295-1381) et la grande Hadewijch d'Anvers
(1200-1260). Mais, surtout, les Rhénans, à commencer par Maître Eckhart
(1260-1328), le« non-né » (ungeboren). Négative tout autant qu'unitive,
l'âme, selon Eckhart, atteint l'état mystique dans le Gelassenheit,
l'« abandon», que célébrera Le Pèlerin chérubique d'Angelus
Silesius 1624-1677), après Henri
Suso (ca 1296-1360), Jean Tauler(ca 1330-1361), Nicolas de Cues (1401-1464) et
Jakob Böhme (1575-1624). La théologie mystique ainsi créée va fournir toute la terminologie philosophique allemande elle-même. « Voilà ce que
nous cherchions ! » s'exclame Hegel en le découvrant,
tandis que Schopenhauer affirme que «Bouddha, Eckhart et lui-même enseignent
substantiellement la même chose ». Heidegger ne cesse de s'abandonner
à l'« abandon » d'Angelus Silesius et de moduler l'analogia entis qui
permet de penser l'Etre et le Néant.
Les femmes deviennent les actrices privilégiées de cette
nouvelle de la quête mystique. La surenchère érotique et létale les propulse au sommet de l'excessus, qui peut prendre la forme
d'une fabuleuse autoperception anatomique du corps propre chez Hildegarde de
Bingen (1098-1179). Souverain, l'excès persiste dans le
culte du « rien », pensée dite apophatique ( paradoxale « connaissance » de l'inconnaissable et
de l'indicible) que formule « la langue coupée et immobile » d'Angèle de
Foligno (1248-1309). Il embrase d'un dévouement sacrificiel l'anorexique
Catherine de Sienne (1347-1380) lorsqu'elle boit le pus d'un sein cancéreux....
Pourquoi tant d'engouement féminin
pour ce « tout qui est rien » (encore
Thérèse)? Serait-ce parce que le désir féminin brûle autant la peau, l'oeil, l'oreille, la langue, les
zones érogènes, et que tous ses sens transportent l'amoureuse vers son objet de désir qui, comme l'Amant du
Cantique des cantiques, ne cesse de se dérober, époux fuyant ou Dieu caché,
absent, invisible,imaginaire, inimaginable ? Si tout le corps féminin est un organe sexuel, il peut tout aussi entièrement
refouler le désir en maladie: longue vie au masochisme féminin! Ou l'évider en
rêverie, en parole, en sublimité : longue vie à
l'imaginaire féminin, aux fantasmes fébriles et aux pénétrants récits des Schéhérazades! La foi raisonnée des
protestants ne devait pas manquer de stigmatiser de telles dérives
: « Visionen will ich nicht ! » décrète Luther (1483-1546). Mais
les illuminés espagnols n'hésiteront pas, au Siècle d'or, à puiser dans
l'humanisme réformé, et la Contre- Réforme conjuguera
un nouveau florilège mystique avec l'art baroque.
Une religion esthétique, a-t-on dit. Pas seulement. L'infini
des couleurs, des sons et des mots s'empare des corps
dedans-dehors, fluides, mobiles, transitifs, contagieux. Ceux-là mêmes que
Thérèse d'Avila s'était inventés, mais qu'elle avait aussi élucidés - par l'écriture, en combattant son anorexie passagère et son épilepsie chronique. « Je fais cette fiction pour donner à comprendre », écrit cette
moniale qui ne cesse d'analyser ses « visions ». Entre la Renaissance et les Lumières,
la révolution baroque explore les nouveaux espaces psychiques dont les mystiques
étaient les précurseurs : les extases de Thérèse appellent le génie baroque de Gian Lorenzo Bellini à s'épanouir dans le marbre de la Transfixion. Et LA MYSTIQUE
nous apparait comme le creuset des diversités subjectives qui jalonnent
l'histoire du christianisme. Jusqu'à entrouvrir la voie de l'athéisme: pathétique chez
Maître Eckhart (« Je demande à Dieu de me laisser libre de Dieu. »);
souriante chez Thérèse d'Avila (« Soyez gaies, mes filles...Je vous
autorise à jouer aux échecs dans
les monsastères...Pour faire échec et mat à notre Seigneur! »)
Lit-on de nos jours les mystiques comme on humerait l'opium moisi de
vieux parchemins ? Mais alors, pourquoi est-ce la mystique qui nous séduit,
quand on essaie de briser le cercle de
la rationalité calculatrice, de desserrer le carcan des manipulations
intégristes et d'analyser la logique folle des pousse-à-jouir terroristes?
Les Lumières ont brocardé à juste titre l'obscurantisme religieux, sans avoir les moyens de sonder les explorations extrêmes et les élucidations fugaces dont
témoignent les aventuriers de la spiritualité. Denis Diderot pleurait sur le
manuscrit de sa Religieuse qu'il n'arrivait pas
à finir, incapable de donner du
sens à la vie de son héroïne après l'avoir sortie du couvent. Des années plus
tard, dans le Neveu du Rameau, dialogue entre Lui, l'artiste spasmodique et la
raison du Moi le philosophe, l'ex-chanoine devenu athée esquisse une « transvaluation » ( formulée
par Nietzsche au siècle suivant) des certitudes et des valeurs imposées
par la raison ou par la foi. Elle aurait pu sécher les larmes du
philosophe hanté par le conte qu'il se faisait de « l'amante en l'amant
transformée ».
Plus insolite encore, en terminant la Critique de la Raison pure,
Kant entrevoit en un éclair la possibilité d'un « corpus mysticum des êtres
raisonnables en lui ». Il le définit comme une « unité systématique »
universelle (encore cette « unité-union » !) que « le
libre arbitre a en soi sous l'empire des lois morales », « aussi bien avec
lui-même qu'avec la liberté de tout autre « . Un nouveau Corpus mysticum donc, le seul capable de
répondre à la question: « comment être heureux »?
Mais la métaphore kantienne de l'union avec soi-même et
avec le tout autre ne peut s'entendre au
seul sens, galvaudé et en faillite de nos jours, de la « solidarité », voire de
la « fraternité ». L'universalité proclamée des droits de
l'homme n'a toujours pas conduit notre global village à une éthique
exemplaire, et la transparence médiatique de l'ère
postmoderne accentue plus cruellement que jamais la persistance de la barbarie.
La liberté étant synonyme de désir, comment puis-je entrer en «
union » avec mes désirs à mort et avec
ceux de tout autre, sinon en m'exilant de ce moi que j'aurais
passionnément exploré, pour
transmuer mes pulsions et désirs eux-mêmes, à écoute de la liberté de tout autre, du Tout Autre? Ce pacte, qui tient sous son empire le sujet
mystique, ne se réduit pas aux
seules lois morales; il les transforme en amour absolu. La
séduction exercée par la mystique sur les contemporains fait apparaître une absence : ils nous manquent aujourd'hui un discours amoureux et une expérience amoureuse modernes.
Sont-ils possibles? En revisitant, relisant, découvrant, interprétant le corpus
mysticum qui nous précède, certains d'entre nous essaient de les réinventer.
Julia Kristeva
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