L’horloge
enchantée – Julia Kristeva –
Service de Presse
Nivi aime Theo. Nivi est psychanalyste, Theo astrophysicien, d’où son surnom Astro. Nivi a un fils, Stan, qui se passionne pour l’horloge
créée par Claude-Siméon Passemant pour Louis XV, une
horloge capable de compter le temps jusqu’en 9999. Accessoirement, Théo
s’appelle Passemant…
Je pourrai continuer comme
cela longtemps tant le livre de Julia Kristeva ne se résume pas. Tout
simplement parce que son histoire n’est pas en elle-même importante. Ce qui
importe ici n’est pas tant le vecteur que le message, un message empreint
d’optimisme en l’avenir, optimisme qui trouve son enracinement dans les
exemples et les histoires du passé et plus particulièrement celui des Lumières.
(…)
Julia Kristeva réalise un
véritable travail d’orfèvre sur l’écriture et la langue, la ciselant telle le
joyau le plus pur et le plus parfait. En plus de cet aspect linguistique, ce
livre ressemble donc à ce que l’on pourrait appeler un livre total où l’auteur
aborde une myriade de notions, de thèmes qui pris séparément ne semblent pas
forcément avoir de lien avant de prendre tout leurs sens au cours de la
lecture, à la fin du récit.
Le thème central reste le
temps et le rapport des hommes à celui-ci ou de la relativité du temps individuel
par rapport au temps des autres individus ou d’un temps social différent.
Rapport au temps et à l’image : du coup rapport au divin également qui
prend une place prépondérante dans un peu tout ce qu’exprime Julia Kristeva.
(…)
L’avis de Samuel Dock (http://www.huffingtonpost.fr/samuel-dock/ouvrages-soumissions-houellebecq_b_6881096.html)
dans un article plus complet et dont voici l’extrait concernant le livre
de Julia Kristeva :
L’horloge enchantée de Julia Kristeva offre le contreprojet
le plus abouti à Soumission. L’auteur du Pouvoir de l’horreur sait
mieux que personne la déjouer, la sublimer et y parvient une fois de plus avec
brio à travers ce roman ; peut-être le plus intime qu’elle a écrit à ce jour.
L’héroïne, la psychanalyste Nivi, nous entraine sur
les traces de Passemant, artisan de génie qui
confectionna pour Louis XV une pendule capable de dévider le temps jusqu’en
9999. Tout au long du récit, Kristeva établit, ou plutôt suggère des parallèles
stupéfiants entre notre époque et celle de Louis XV, entre l’émulation de
l’image contemporaine et le culte des ragots à l’époque. Pessimiste
énergique, Kristeva signe un plaidoyer vivant et vibrant pour la
dialectique, l’herméneutique, l’émancipation du sujet et celui du développement
de la culture. Une belle invitation, donc, à renouer avec le projet des
Lumières et à retrouver l’élégance d’une langue que Kristeva dépasse,
transcende, galvanise, ressuscite loin des feuillets anémiques mais
surnuméraires qui font ployer les étagères des librairies. Kristeva fait de
l’exigence stylistique et intellectuelle la plus belle des révoltes, une voie
vers une identité plus congruente, un voyage à travers le temps: « Mon
temps n’est pas un déroulement d’instants. Mon temps n’est ni arrêté ni
présent. Il est un temps extrême où la tension se déploie en un maintenant
pluriel. Là, tout se tient, tous se tiennent. Toi aussi, tu te tiens. Jusqu’à
ce que tout s’éclipse dans les reflets de temps émergents, et se présentent des
choix nouveaux, dans lesquels je renais en reliances infinies ». Une indispensable grâce.
garoupe.wordpress.com